Nous avons pris soin de nos enfants pendant de longues années. Nous avons été leur parent principal, monoparental ou non, et là, tout à coup, ils sont prêts à prendre leur élan, loin de la maison. Ils sont mûrs pour partir, faire des années d’études ailleurs. C’est à la fois triste et satisfaisant, parce qu’ils grandissent et ils n’ont plus besoin de nous.
Vraiment ? Ils auront besoin de nous encore, mais pas de la même manière. C’est sûr que nous allons passer encore des heures au téléphone avec eux, que nous allons planifier des fins de semaine ensemble, mais ce ne sera plus le même besoin. Nous suivrons leurs résultats scolaires, leur évolution sociale et leur travail d’étudiant.
Quand l’adolescent ou le jeune adulte s’apprête à partir de la maison, nous le savons déjà plusieurs mois à l’avance. Nous visitons des universités, les logements, nous faisons des comparaisons. C’est le premier pas en dehors de chez nous. Mais ça nous angoisse. D’ailleurs nous ne savons pas trop si nous sommes contents ou malheureux. En effet, c’est un mélange d’émotions pour nous, parents.
En outre, notre enfant, à 15-16 ans, sait déjà presque où il veut aller, en tout cas, si c’est l’université ou une école spécialisée, ou encore le marché du travail… Il y va avec ses propres idées. C’est lui qui choisit finalement. En effet, nous n’avons pas à choisir pour lui.
Doit-on lui laisser tout décider ? Ou bien nous pouvons faire influencer ses décisions ou encore lui imposer nos choix ? En d’autres termes, il nous faut jongler entre ses idées et les nôtres et surtout évaluer avec lui les pours et les contres.
En effet, notre enfant a des désirs, il rêve d’aller vivre dans une telle ville, de faire telles ou telles études. Nous aurons à évaluer ensuite quelle supervision nous voulons faire en fonction de son l’âge. Par exemple, voulons-nous le voir souvent ? Notamment pour continuer à le conseiller, pour lui porter des plats congelés…
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Cependant, je trouve difficile d’évaluer quand notre enfant est assez mature pour partir. Aussi est-ce que nous sommes vraiment prêt à le laisser aller ? De plus, à quel âge pouvons-nous les laisser partir de la maison? Ou encore à quel âge l’enfant est prêt à vivre sa vie seul ?
Je pense que les enfants ne sont pas tous mûrs au même âge. En revanche le choix des études peut forcer le départ. Attendons-nous à le voir partir de toute façon. Il est prêt bien avant nous et il est important de lui donner les occasions de le responsabiliser.
Je me souviens quand ma fille est née, je la regardais bébé dans son berceau et je me disais, mais en fait, nous comme parents, nous sommes là pour l’aider à grandir, mais l’enfant ne nous appartient pas. Il est là une portion de sa vie avec nous et ensuite il est prêt à sortir du nid et à voler de ses propres ailes.
Évidemment, à partir de 15, même 14 ans, notre jeune se transforme : son corps, son état d’esprit, ses idées sur la vie, ses émotions. Comme adolescent, il apprend à se séparer de nous.
Parfois, nous pouvons parler de crise d’adolescence, mais quand il y a crise, c’est juste une incompréhension de part et d’autre. Personnellement, ça va très bien avec mes enfants adolescents, nous avons de très belles discussions et une bonne collaboration.
Si la préparation est bien faite, le départ se déroulera bien. C’est l’étape de la séparation. Par dessus tout, nous ne pouvons pas nous séparer dans la chicane, sur une querelle ou un différend majeur, nous serons tous anéantis.
Cependant, c’est normal de se sentir à la fois triste et angoissé et à la fois content de l’évolution de notre enfant. Le départ est la transition entre la préparation et le deuil, nous nous séparons, voilà c’est le grand jour. Nous avons des émotions intenses, une grande tristesse et tout à coup un grand vide. Un vide intense.
Mais si la préparation a été de bonne qualité, nous savons que, même avec un fort sentiment de vide, nous allons sentir que notre enfant est en sécurité et nous serons en paix.
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« Partir, c'est mourir un peu »
Edmond Haraucourt
Le deuil du départ, nous nous retrouvons seul, notre enfant parti crée un vide. De plus, ses frères et sœurs plus jeunes vivent aussi ce deuil. Ouf, que nous nous sentons vide. En effet, nous vivons cette sensation d’absence. Mais ce n’est pas de l’abandon. C’est laisser notre enfant partir faire sa vie ailleurs que chez nous.
Par contre, ce vide, c’est ne pas le voir le matin et le soir, ne pas lui parler tous les jours, ne pas pouvoir lui faire un câlin et lui dire que nous l’aimons. C’est le deuil de sa présence à nos côtés, mais nous savons qu’il est en sécurité si nous avons bien préparé le terrain.
Ce vide, c’est comme si nous nous sentons tout à coup incomplet. Une partie de nous s’est décrochée.
C’est là que la relation avec notre enfant devient plus délicate. Nous voulons être le parent qui veut tout savoir, superviser et conseiller. Mais nous ne pouvons pas tout contrôler. Nous espérons que le jeune qui commence sa vie tout seul, sera heureux, qu’il découvre de ses propres yeux les avantages et des inconvénients de la vie adulte.
Des moments forts, des moments moins drôles, il y en aura toujours. Quand il sera fatigué, triste, sensible, c’est normal. Nous, comme parents, nous devons laisser aller ses émotions et l’aider à cheminer selon nos valeurs.
En effet, je me sens triste quand je vois ma fille fatiguée et affligée, mais je suis super contente quand elle est heureuse qu’elle a eu des réussites, quand elle surmonte ses défis. Mais je ne peux pas tout régler, c’est au jeune de trouver les solutions, en développant sa débrouillardise, sa responsabilisation.
Au fond, je serai toujours là si besoin, mes oreilles l’écouteront toujours. C’est ça notre rôle de parents. Maintenant, c’est un rôle de conseiller et de partage.
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N’attendez surtout pas le dernier moment pour profiter de la vie avec votre enfant. C’est tellement triste de se retrouver à la dernière journée de vie commune et de se dire que nous n’avons pas eu le temps de tout raconter, de tout lui montrer, de tout lui apprendre. En effet, c’est trop tard.
Au moment où nous nous préparons pour le départ de notre enfant, nous ne pouvons pas nous reprocher de ne pas avoir été assez présent.
Alors, je vous souhaite de profiter de vos enfants et surtout en monoparentalité où les circonstances ont fait que nous sommes parents seuls avec les enfants. Nous avons là une situation privilégiée avec eux. Nous pouvons partager les plus belles valeurs que nous avons, surtout si nous sommes bien alignés et équilibrés.
Comme parents solos, nous devons avoir une belle relation avec nos enfants. Pour ce faire, nous devons régler tous les conflits autour de nous et en nous pour pouvoir profiter des quelques années avec nos enfants. Ainsi, nous ne regretterons pas leur envol quand nous serons rendus là.
Amicalement,
Sophie
À vous la parole !
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7 réponses
Votre article m’émeut beaucoup !
Mon fils n’a que 5 ans, mais j’appréhende déjà le jour où il va quitter le nid. C’est effectivement vraiment un travail de deuil pour nous parent qui avons tout donné au quotidien pendant tant d’années.
Merci de rappeler de profiter de chaque instant avec son petit, et que tout ce qu’on leur explique et enseigne avant sont des atouts pour que leur vie de leur propres ailes se passent bien !
Effectivement Valérie, nous passons tous par là. J’ai déjà un enfant de parti et nous le vivons bien, malgré la tristesse du grand départ. Les enfants nous sont reconnaissants quand nous leur faisons confiance.
C’est excellent sujet. Cela peut effectivement être très stressant pour les deux : parents et ados. C’est certain que la discussion et la confiance c’est la clé. Je vais partager ton article à un ami qui vit justement ce moment.
Merci pour ton retour Cherhine ! Effectivement, nous sommes tous confrontés à ce sujet !
Merci Cherhine de partager à ton entourage qui est concerné par les sujets abordés.
Je me rappelle encore quand ma mère m’a laissé partir pour mes études. Je crois que ce que j’en garde, c’est la confiance qu’elle avait en moi. Elle savait que je saurais me débrouiller et ça c’était un beau cadeau « cette confiance ». Je partais sans avoir rien à lui prouver, juste pour moi, vivre de mes propres ailes. Et c’était aussi toujours agréable de rentrer le weekend et de repartir avec des petits plats maison pour la semaine dans la valise 🙂
Merci Adeline pour ton témoignage, c’est touchant 🙂