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Monoparentalité et précarité relationnelle

En tant que mère monoparentale, avec 3 enfants, je suis concernée par la précarité relationnelle. 

Tout d’abord, qu’est-ce que la précarité relationnelle ? Selon le dictionnaire Larousse : « la précarité est l’état de ce qui est précaire, qui n’offre nulle garantie de durée, de stabilité, qui peut toujours être remis en cause. Le relationel est relatif aux relations entre les individus, que nous connaissons, avec lesquels nous avons des rapports mondains, professionnels, etc. »

Donc la précarité relationnelle est l’état d’une situation où nous avons de faibles relations entre individus. 

On peut se sentir seul alors qu'on est très entouré. En effet, les relations sociales sont, à la fois, affaire de quantité et de qualité. Malgré tout, certains facteurs comme l´âge, les revenus ou l'habitat augmentent les risques d'isolement.

Situations génératrices de solitude :

La solitude ou la précarité relationnelle a plusieurs origines. Voici celles que j’ai identifiées dans le cadre de la monoparentalité : 

  • En se séparant, les adultes perdent souvent les amis et la belle-famille qui pouvaient avoir un rôle positif et constructif. 
  • En assumant seul les taches ménagères et l’éducation, le parent seul voit son temps de loisirs diminuer, donc moins de relations avec d’autres individus. 
  • En ayant des enfants à éduquer, le parent seul a une belle dose de tendresse et d’attention des enfants. 

L'isolement social ?

Le monoparent est-il en souffrance de ne pas avoir accès à une vie sociale en qualité et en quantité ? Comme disait J.P. Sartre « L’enfer c’est les autres », pouvons-nous dire aussi « L’enfer, c’est l’absence des autres ? ». 

Je dirais oui et non. Grâce à la présence des enfants et de l’attention à leur donner, le monoparent compense le plus souvent l’absence de relation sociale par ses enfants. Des petits-êtres plein de vie et plein d’énergie nous transmettent leur tendresse et leur attention. 

De plus, beaucoup de monoparents se trouvent satisfaits des nouvelles relations développées dans leur nouvel état, dès leur séparation ou un peu après, souvent par le biais des activités reliées aux enfants.

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Réseau amical

Certains parents seuls nous disent que le cercle des amis à diminué, il s’est transformé au fil du temps, il s’est même amélioré. Pourquoi ? Parce qu’en tant que monoparent, nous ne voulons plus de soucis. Nous sommes conscients que les mauvaises relations ne sont pas bonnes pour nous. En étant seul, nous n’avons plus le temps de nous consacrer sur des relations qui ne sont pas constructives. En fait, nous nous assurons d’avoir la qualité dans les relations.

Ici, la discussion de la précarité relationnelle s’applique plus aux monoparents 100% plutôt que les monoparents à garde partagée car ceux-ci ils ont 1 semaine sur 2 pour faire leur social sans enfants. Ce qui est une énorme différence par rapport à ceux qui ont leurs enfants à temps plein.

Ce qui est vécu difficilement, ce sont les relations avec des amis en couple, car nous avons une certaine douleur de voir des couples unis et apparemment heureux. Nous avons une certaine nostalgie de voir les autres en amoureux et de s’apercevoir que nous n’avons pas ce bonheur-là. Il est peut-être mieux de prendre un petit peu d’écart pour ne pas nous apporter des émotions négatives.

De plus, nous sommes généralement mal compris par les gens qui sont en couple. Effectivement dans ce cas, la vie de famille est simplifiée, il y a 2 parents pour assumer les finances familiales et l’éducation des enfants.

Donc le monoparent responsable de ses enfants est généralement mal compris parce que les gens ne savent pas ce que ça implique être à 100% du temps avec ses enfants. Il y a peu de gens qui comprennent. Par conséquent, nous avons de la difficulté à nous confier, nous ne pouvons pas partager nos difficultés avec tout notre réseau. C’est pour ça qu’il y a des groupes de réseaux sociaux permettant la discussion sur des sujets typiquement pour les parents seuls. Des gens qui sont dans la même situation et qui ont vécu des séparations et des deuils et qui sont passés au travers.

Généralement le monoparent ne voit pas la diminution des relations comme négative. Vue que c’est son mode de vie qui a changé, c’est normal de voir évoluer son mode de vie social. Les déménagements, les coupures familiales sont des vecteurs d’isolement. Certaines personnes ont la chance de garder les amis, des relations de bonne qualité.

Personnellement je m’implique beaucoup au niveau de l’école et des activités parascolaires. Mais ce sont des relations superficielles, nous ne rentrons pas en profondeur dans les sujets. Dans ce contexte-là, nous ne sommes pas juste des monoparents, mais des parents qui s’impliquent dans l’éducation de leurs enfants et non pas forcément pour se trouver des amis.

J’ai essayé d’avoir des activités sociales à un moment donné mais j’ai trouvé vraiment difficile de laisser mes enfants tout seuls certaines soirées dans la semaine avec une baby-sitter/gardienne. C’étaient des réunions pour femmes d’affaires, une fois par semaine. Je me déplaçais pour aller à ces rencontres-là. Mais étant donné que mes enfants sont aussi occupés, ils ont aussi des activités le soir, ils ont parfois des tournois, des répétitions, bref tout cela s’ajoute. J’ai dû arrêter mes activités de soirée parce que je trouvais que ça ne marchait pas avec le déroulement de la routine de mes enfants.

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Solitude

En tant que monoparent, nous sommes confrontés à nous-même et à notre solitude. Nous devons travailler sur notre bonheur tout seul. La solitude a quelque chose de bon de toute façon. C’est un sujet que j’aborderai prochainement.

La solitude doit être apprivoisée. Nous bâtissons alors un environnement à nous, qui nous entoure. Il ne faut surtout pas craindre de rester seul. Nous devons développer de nouvelles valeurs, de nouvelles croyances sur la solitude et voir tous les points positifs d’être seuls.

Il est normal de faire le ménage dans nos amitiés et même au sein de notre famille. Il y aura toujours des gens qui nous désapprouveront. Nous n’avons pas besoin de relations toxiques. Nous n’avons pas le temps pour ça. Nous avons déjà beaucoup de travail, alors nous ne pouvons pas perdre de temps avec de mauvaises relations.

Surtout il ne faut pas s’en vouloir d’avoir changé notre style de vie, d’avoir déménagé. Il faut évitez d’écouter les reproches, il y en aura toujours qui vont critiquer nos choix de vie que ce soit séparation, éducation. Il faut fuir les gens qui ne nous approuvent pas. Nous ne devons pas regretter notre précarité relationnelle. Nous devons profiter du moment présent et planifier le futur.

En regardant vers l’avant, ça nous permet d’avancer dans nos valeurs, dans nos idées, dans nos projets et d’avoir un regard positif sur le futur. Il nous faut surtout nettoyer le passé et le laisser en arrière.

La solitude avec les enfants

Nous aimerions pouvoir échanger avec des gens qui ont le même âge que nous, les mêmes intérêts, les mêmes soucis. Nous ne pouvons pas les partager avec nos enfants parce qu’ils veulent nous voir heureux. La priorité Numéro 1 est d’avoir une excellente relation avec nos enfants.

Nos enfants ne sont pas nos amis. Ils ne doivent absolument pas prendre la place des confidents et ils ne peuvent pas remplacer l’autre conjoint qui n’est plus là.

Dans notre cœur de monoparents, nous sommes partagés entre toute l’attention à donner à nos enfants, toute l’énergie, le positif, le bonheur que nous voulons transmettre à nos enfants et en même temps par des discussions que nous aimerions avoir avec des amis qui nous comprennent et qui partagent les mêmes intérêts, les mêmes soucis. Mais c’est le temps qui manque.

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Les collègues

Certains monoparents qui travaillent, peuvent compenser leur social avec leurs collègues. C’est un excellent compromis. Les collègues prennent alors une place de confidents, qui nous respectent et nous apprécient. En plus de les voir tous les jours, c’est facile de parler quelques minutes à la pause ou après le travail sans que ça dérange la routine avec les enfants.

Les amoureux

Pour les chanceux(ses) qui arrivent à trouver un(e) amoureux(se) sans vivre avec, alors c’est plus facile de compenser le social. Nous pouvons alors nous épanouir dans une relation amoureuse, sans impliquer l’autre dans les affaires familiales et sans que les enfants se sentent abandonnés. C’est ainsi que les amoureux peuvent se retrouver une fois de temps en temps. Je vous encourage à lire l’article que j’ai écrit précédemment, référence en bas ce paragraphe. Avoir un(e) amoureux(se), oui ça prend du temps. De plus, si cet(te) amoureux(se) apporte des frustrations ou de la toxicité, cela ne vous apportera rien de positif et les enfants en souffriront aussi. C’est vraiment important de trouver une relation simple et positive pour ne pas nuire à notre vie de monoparent.

C’est toujours un choix personnel, mais cet(te) amoureux(se) ne se substitue pas au parent manquant, mais est bel et bien pour avoir une vie amoureuse avec le parent seul. Les familles recomposées sont complexes et difficiles parfois à gérer. Je respecte les choix de chacun, mais il faut garder le cap sur les enfants pour qu’ils ne souffrent pas. Si vous trouvez la perle rare, si vous trouvez une personne qui comprend votre situation, c’est génial. Vous aurez de beaux moments d’échanges, surtout si l’autre personne est aussi monoparentale.

Les lecteurs ont aussi lu : La vie amoureuse du monoparent

Le réseau familial

Avec une séparation, le réseau familial se modifie. Pour certains, il s’améliore, pour d’autres il se dégrade. Dans mon cas, je n’ai gardé que les liens familiaux qui respectaient mes choix. Ça dépend toujours de la qualité des liens avant la séparation. L’idéal c’est d’avoir un cercle familial qui nous soutient moralement et nous aide dans la logistique des enfants.

Se prendre en main

C’est l’occasion de travailler sur soi. De chercher à se développer en tant que personne seule, à s’assumer, à se sentir bien dans sa peau. C’est une opportunité de vie de pouvoir se retrouver soi-même avec nos enfants, de savoir qui nous sommes vraiment et quelles valeurs nous souhaitons développer pour le bien être de notre cocon familial.

Les séparations sont comme une tempête et nous devons la traverser sans faire de dommages autour de nous. Ça peut prendre jusqu’à 2 ans pour retrouver l’équilibre. Nous passons tous par là. Des rencontres avec des travailleuses sociales, des discussions avec des psychologues, nous trouvons autour de nous des ressources pour traverser la tempête. Nous avons besoin de trouver des références pour nous adapter à notre nouvelle vie.

Souvent, nous allons refuser l’aide car nous voulons tous faire seuls. Mais, refuser va amplifier la solitude. Il n’y aura plus personne pour nous proposer de l’aide quand nous en aurons vraiment besoin. Trouver du répit est important pour notre équilibre. La fatigue est une grande nuisance, qui nous fait perdre patience, qui ébrèche toutes nos émotions. Ce n’est pas agréable pour nos enfants de nous voir fatigué.

Nos enfants sont pleins d’énergie et de vie, profitons de passer du bon temps avec eux à défaut d’une vie sociale développée. Il y a énormément de choix de loisirs à faire avec les enfants pour se désennuyer. Nos enfants adorent faire des activités avec les parents, nous devons en profiter tant qu’ils sont avec nous.

 

Question du jour : Vous sentez-vous seul ou avez-vous un beau réseau relationnel en tant que monoparent ?

Amicalement, 

Sophie

amis

12 réponses

  1. On n’imagine pas toujours à quel point certaines choses peuvent changer pour certaines personnes lors d’une séparation.
    C’est triste parce que cela ne concernant que les 2 parents qui se séparent, puis cela touche les enfants, mais l’entourage en soi, devrait être neutre ou un soutient, pas prendre parti, mais épauler au besoin

  2. Merci pr cet article très enrichissant ! Ma mère était une maman solo et je comprends mieux certaines choses ! Bon courage pr les maman couteau suisse !

  3. Cet article m’a touché … pourtant je ne suis pas un ‘mono-parent’ mais sa fluidité et son authenticité me permettent de me projeter, de m’imaginer …

    Une phrase m’a particulièrement touchée ‘Nos enfants ne sont pas nos amis’ avec laquelle je suis entièrement aligné … nos enfants sont notre raison d’être et sans jugement envers la parentalité de chacun … il me semble essentiel de les préserver … que l’on soit seul ou en couple, ils seront toujours notre raison d’être … mais surtout nous devons les faire ‘devenir’ sereinement et en pleine conscience quelque-soit les aléas de la vie … Merci pour ce partage épanouissant 🙏

  4. Moi aussi, j’ai compensé un peu en m’investissant dans mon rôle de maman-couteau-suisse… Mais quand les enfants sont grands, ils prennent leur indépendance et ça laisse un vide ! Heureusement, j’avais déjà rencontré mon chéri, et nous construisons ensemble notre nouvelle vie sociale depuis quelques années. La vie est faite de changements ! 😉

  5. Merci pour cet article…
    J’ai vécu en monoparentalité avec deux ados (il y a plus de 20 ans) et j’avais la chance d’avoir une vie sociale active. Il est certain que ça aide de sortir du « maman-ados » et de parler d’autre chose ou de partager les soucis avec d’autres parents dans la même situation.

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